Bacongo : du rififi au marché total ultra moderne

Une semaine après la mise en service du premier module du marché total, la tension monte d’un cran entre la tutelle et les anciens propriétaires des étals　.Ces derniers reprochent à la hierarchie le manque de transparence dans la gestion des 2285 places disponibles de ce marché ultra moderne 

                  Le premier module du marché total ( photo Chebel)

Ce 25 février dans la matinée, un attroupement, pas des moindres, a été constaté devant les locaux du nouveau marché total. Avec des esprits surchauffés à bloc, ces mamans, papas et ces jeunes n’avaient qu’une seule parole dans leur bouche　: le remboursement sans conditions des 25　000 FCFA payés pour la conservation ou l’acquisition des places

Il s’agit ici des anciens propriétaires des étals de l’ancien marché. Selon des témoignages recueillis sur place, ils seraient délaissés dans le nouveau marché au profit des non propriétaires, à savoir les vendeurs qui ont signé un contrat de location avec ces derniers pour utiliser leur étal.

En faite, une rumeur circule au marché total faisant état d’une sélection des vendeurs réalisée à partir d’un recensement physique réalisé par les services municipaux via le comité du marché. Les vendeurs ou les commerçants en plein exercice se seraient fait recensés en lieu et place des anciens propriétaires des étals qui pour la plupart ont pris congé du marché. Les uns exerçant dans l’administration publique, les autres étant dans une situation d’incompatibilité d’exercer le commerce, etc.

La tutelle se fierait justement sur les effectifs de ce recensement pour octroyer les places dans le nouveau marché. Une chose que désapprouvent les anciens propriétaires qui crient au scandale. Pour eux,  ils seraient les prioritaires pour avoir été propriétaires dans l’ancien marché. Il n’est nullement question de leur payer en monnaie de singe, car, expliquent-ils, ils se seraient acquittés de tous les droits exigés par la tutelle pour continuer à bénéficier le statut de propriétaire dans ce marché.

Attiré par la foule, un responsable de denrée «　 poissons salé　» a tenté d’apporter quelques éclaircissements pour ce qui concerne son secteur. Selon lui, personne ne serait oublié, mais, ajoute-t-il, la priorité serait accordée aux vendeurs qui se seraient fait recensés. Pour cause, ce sont les seuls listes fiables que disposent les  services municipaux et le comité du marché pour pouvoir distribuer les places dans la transparence, conclut-il.

En clair, il n’y a pas de problème à bien voir mais plutôt un déficit communicationnel entre la tutelle et les vendeurs. Les anciens propriétaires n’ont pas tort de s’agiter　; ils doivent être informés pour que chacun sache à quoi s’en tenir. La nature ayant horreur du vide, la rumeur continue à polluer le climat au marché total. Il semblerait même qu’une somme de 4000 FCFA serait déboursée par les vendeurs chaque mois au titre du payement des droits dans le nouveau marché.

En réalité, le marché total de Bacongo, le plus grand de Brazzaville, est le premier d’une série de trois qui se construit dans la ville capitale, au nombre desquels, le marché de l’intendance déjà en travaux et celui de Poto-poto en étude. Limité par l’avenue Matsoua, Mabiala Manganga et les rues Bayonnes sur un terrain de 8350 mètres, ce premier module inauguré, le 18 février dernier, occupe 20% de l’espace dédié à l’ensemble du projet. Er ce, pour un cout de près de 7 milliards de FCFA.

Quant au deuxième module, dénommé total B, il est projeté sur un terrain de 19000 m2 pour un coup total de 24 milliards. Il disposera d’environ 5700 places. C’est en juillet 2016 que les travaux arriveront à terme. A souligner que, ces travaux ont débuté immédiatement après la pose, ce même 18 février, de la première pierre par le  président, Denis Sassou N’Guesso.