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Sauvons nos quartiers
7 octobre 2016

Le « Mal à l’aise » : plus qu’une radio trottoir à Brazzaville

Injures, calomnies, désinformation, information, débat sur l’actualité et sujets divers de la vie sociale … en tout cas tous les coups sont permis sur les « Mal à l’aise », les nouveaux cars de transport en commun de la société de transport public urbain (STPU) desservant le centre-ville de Brazzaville et les quartiers périphériques.

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      Une vue partielle de " mal à l'aise"

Plus qu’une radio trottoir, les nouveaux cars des transport en commun de la STPU se distinguent de plus en plus comme un véritable mode d’expression du bas peuple. Toujours surchargés aux heures de matinée et du soir, ils sont devenus le lieu par excellence où se débattent les divers sujets de la vie sociale : délestage du courant et de l’eau, crise financière nationale et internationale, commentaires sur l’actualité brûlante de l’heure, tribune politique et parfois bagarres entre clients lorsque les points de vue sont divergents.

De Nganga-Lingolo, au sud de Brazzaville, à Kintélé au nord,  en passant par la gare centrale, Mfilou, Moukondo, Nkombo, Talangai, Mikalou, j’en passe,toutes les destinations sont relayées au prix de 150 francs CFA. Un véritable ouf de soulagement, surtout en période de rareté de carburant, en période pluvieuse où les bus et les taxis-bus des particuliers jouent à la surenchère par la pratique du phénomène des demi –terrains.

La majorité des clients, en position debout par insuffisance de places assises, pour rester evéillé laisse libre cours à des comportements parfois qui frisent le ridicule. Des prises de positions teintées parfois de surnaturel, de xénophobie, de tribalisme ; bref de certains maux qui ne favorisent pas le vivre ensemble. Et gare aux intellos en passe de rétablir la vérité lorsqu’elle déformée et surtout taillée sur mesure, en raison des convictions politico-religieuses des débatteurs. Ils sont souvent hués et traités de vendus ou d’ »infiltrés », c’est-à dire d’indicateurs à la solde du pouvoir de Sassou.

Les « mal à l’aise », nouvelle expression du bas peuple, ne font pas exception à la règle au sujet des questions brûlantes de l’heure. Le cas de la situation actuelle du Pool où les ponts de vue vont dans tous les sens. Les uns traitant le pasteur Ntumi de « grand bandit », les autres condamnant le gouvernement pour la présence massive des hommes en uniforme dans le pool et le reste parlant de responsabilité partagée entre les ex-combattants et le pouvoir en place.

Véritable source d’information, les « mal à l’air » deviennent de plus en plus la tribune indiquée pour combler le vide crée par les autorités locales qui ne communiquent presque pas ou pas. Et pour se forger une opinion, le peuple profond est obligé de se contenter de tous les ragots et ramassis glanés dans ces cars qui se positionnent désormais comme le « Mbongui » où les divergences de tout acabit sont mises entre parenthèse, la fin justifiant parfois les moyens. Députés, conseillers locaux ont désormais l’obligation de faire des descentes à la base pour que la population  ne se nourrisse plus de la rumeur dont les effets s’avèrent plus cruels que la bombe atomique.

 

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