Brazzaville : la guerre de l’eau, le quotidien des citoyens

Les ménages congolais éprouvent d’énormes difficultés, ces derniers temps, pour s’approvisionner en eau de robinet. La Congolaise des Eaux (LCDE) n’étant plus à la hauteur de sa tâche, les forages des particuliers ont pris le relais pour pouvoir combler le vide. Mais à quel prix ? , au regard des scénarios constatés qui tournent parfois aux drames.

                         Un forage d'eau situé derrière l'usine d'eau de Mayanga pris d'assaut par les habitants

L’eau, c’est la vie, dit-on, mais à Brazzaville, c’est le contraire qui est constaté. Ici, l’eau, c’est l’enfer. La LCDE sensée ravitailler la population en cette denrée est plus que défaillante. Il suffit de sillonner les quartiers de Brazzaville pour en faire l’amère expérience. Des mois et des mois, des robinets restent secs, et la population désemparée est obligée de chercher des solutions palliatives.

Outre l’eau du puits qui, n’attire plus grand monde certainement  pour des raisons de potabilité , les ménages brazzavillois, désormais, se tournent vers les forages des particuliers, et cela à leur risque et péril. L’affluence aidant, les propriétaires de ceux-ci ne jurent plus que par le profit. Tous les contenants (bidon de 25 litres, de 10 litres et 5 litres) sont taxés au même prix,  soit 50 francs CFA.

Et pour s’approvisionner, il y a un autre obstacle à franchir : les longues files d’attente. Le plus souvent, les personnes qui ne respectent pas l’ordre d’arrivée subissent la vindicte populaire . Au quartier Mayanga, dans le 8^ème arrondissement de Brazzaville, les bagarres sont légion dans les lieux des forages, surtout du côté des femmes.

Comme on peut le constater, la LCDE doit sortir de son coma. Il est inconcevable,  chaque mois de distribuer des factures aux consommateurs, alors qu’aucune goutte d’eau n’est sortie de ses robinets. Selon certaines indiscrétions, au quartier Ngampoko-Lac Bleu, des agents de la LCDE, venus distribuer les factures d’eau, ont été pris à tabac.

Aux yeux des consommateurs, toutes les raisons évoquées par la hiérarchie de cette société, c’est de la poudre aux yeux . Ces derniers attendent des solutions au lieu des déclarations intempestives qui n’apportent aucune solution. Les problèmes de logistique, des produits participant au processus de potabilité de l’eau, aux yeux de l’opinion, ne sont des artifices pour cacher l'incompétence de ceux qui ont la charge de dirriger cette société.

En clair, le vrai problème de la LCDE est lié à ses hommes. Il semble manquer de la compétence et surtout des patriotes dans cette société. On dit souvent que les changements les plus souhaités ont leur mélancolie. Le gouvernement a voulu changer le nom au lieu d’attaquer le mal à la racine. Entre la Société nationale de Distribution d'Eau (SNDE) et la Congolaise des Eaux (LCDE), c’est blanc-bonnet, bonnet-blanc .