Département du Niari : le train Dolisie-Mbinda de nouveau sur les rails

«Sans rail, pas de vie sur l’axe Dolisie-Mbinda». Ainsi s'est exprimé Arthur, la trentaine révolue, à la presse à l'occasion de la relance du train Dolisie-Mbinda, le 16 février dernier,  par le ministre des transports, de l’aviation civile et de la marine marchande,  Honoré Sayi .

                                             Une vue du train Dolisie-Mbinda

Le train est un outil de désenclavement  qui permet de rallier plusieurs villages et villes sans oublier les activités génératrices de revenus. La remise en rail du train Dolisie-Mbinda, est donc un véritable ouf de soulagement pour les populations de Mossendjo , de Makabana, Mayoko, Divénié, Nyanga qui, désormais, pourront facilement évacuer leurs marchandises. C'est le vendredi 16 février 2024, à 7h00 précises, que le train Mbinda a quitté la gare de Dolisie pour se rendre à Mbinda situé à plus de 200km de la capitale de l’or vert avec à son bord, le ministre des transports, de l’aviation civile et de la marine marchande, Honoré Sayi.  L’excitation était palpable parmi les passagers qui ont pris d’assaut ce moyen de transport, symbole de renouveau et de progrès pour la région.

La relance du train Mbinda a été l"objet d'un long processus. En effet, c'est e 31 mars 2023, dans le département du Niari (sud), que  le gouvernement avait lancé les travaux pour réhabiliter la voie ferrée axe Comilog. Une réhabilitation assortie de l’augmentation de l’écartement de la voie. Ces travaux étaient le résultat de la signature d’un contrat de plus de 600 milliards de FCFA,  le 9 juillet 2023, à Brazzaville entre le groupe congolais Sapro Mayoko et l’entreprise Thelo DB Proprietary Limited. Ce contrat portait sur la construction d’un tronçon ferroviaire de 412 km et la réhabilitation de 182 km de l’ancienne voie ferroviaire reliant Mayoko au Port autonome de Pointe-Noire.

          L'accident férroviaire de Mvoungouti, l'un des premiers déboires de la ligne

La vétusté de la ligne Dolisie – Mbinda (285km) avait obligé en avril 2021, le Chemin de Fer Congo Océan (CFCO), de suspendre le trafic ferroviaire jusqu'à nouvel ordre. La dégradation du réseau aidant, les déraillements devenaient de plus en plus fréquents et la vitesse des trains se ralentissait davantage. L'exploitation de cette ligne a connu ses premiers déboires en 1991. Un terrible accident provoqua la mort d'une centaine de personnes, lors de la collision d'un train de voyageurs avec celui de la Comilog, le 5 septembre 1991, à Mvoungouti. Depuis lors, l'ensemble des installations étaient abandonné. Le téléphérique et les dispositifs importants de Mbinda, de Makabana et Pointe-Noire ,  également désaffectés , ont entraîné de nombreux licenciements. Le contexte a aussi changé. En effet depuis 1986, le chemin de fer transgabonais (669 km) permet depuis Franceville de rejoindre la côte à Owendo (près de Libreville). Plus besoin de passer par le Congo .

          La modernisation de la ligne, la planche de salut

Face à toutes ces difficultés, moderniser la ligne de la Comilog était plus que salutaire pour les voyageurs et les commerçants en majorité qui assistaient au dépérissement de leurs produits vivriers :  des safous, de la banane, des légumes et autres fruits qu'ils vendaient sur place à vil prix. Cette modernisation attendu par tous viendrait donner un coup de pouce à des grandes communautés urbaines tels Mossendjo, Makabana, Mbinda, Mayoko, Moungoundou sud… qui sont des grandes pourvoyeuses des grandes métropoles en termes de produits vivriers.

          Le train Mbinda reprend de l'élan

Dans son discours, le ministre des transports, de l’aviation civile et de la marine marchande , Honoré Sayi,  a souligné l’importance de cet événement, déclarant qu’il est légitime que le train Mbinda reprenne son activité, que l’axe de la compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) renaisse, et que cette partie de notre pays soit intégrée au réseau national dans son ensemble. « L’axe Mbinda était complètement mort. Voici le train. Ce train va siffler à Dolisie, à Mont-Mbelo, à Makabana, Mossendjo, Mayoko et Mbinda. Il est tout à fait normal que le train Mbinda reprenne son élan, que l’axe Comilog revive, et que cette partie du pays soit reliée à l’ensemble et au reste du pays« , a-t-il déclaré.

Construite entre 1959 et 1962, la voie ferrée Comilog rejoint le CFCO entre Dolisie et Loudima, à Mont-Bélo (près de la gare de Favre). La voie longue de 285 km passe par Makabana et Mossendjo, et rejoint au nord la frontière gabonaise à Mbinda. Le minerai de maganèse était transporté de Moanda (Gabon) à Mbinda, par téléphérique sur 70 km de distance.