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Sauvons nos quartiers
29 janvier 2024

Brazzaville : les transports en commun, une épine sous les pieds des pouvoirs publics

Après l’eau et l’électricité, les transports deviennent de plus en plus une épine sous les pieds des pouvoirs publics. A défaut du ticket des transports qui a doublé ou triplé , tous les coups sont désormais permis dans les bus de la société des transports publics urbains (STPU) et des opérateurs privés.

arret de bus bombé à Mayanga

                          Une attente infernale  de bus à l'arrêt  B-52 de Mayange, ce 29 janvier 2024

 

Trouver un moyen de transport à temps et à un prix raisonnable est devenu presqu’une triste réalité pour les citoyens de la périphérie de Brazzaville. Les habitants de Massengo, Ngamakosso, Nkombo Matari, Djiri, Nganga Lingolo, Madibou, Mayanga, Moussosso, pour ne citer que ces quartiers de la périphérie, vivent un véritable calvaire. De longues files d’attente dans les arrêts de bus surtout aux heures de pointe sont constatées et ce, sous l’œil impuissant des pouvoirs publics

           L’Etat et le privé sur la même longueur d’onde

La société des transports publics urbains (STPU) dans le coma n’arrive plus à assurer son service comme il se doit. Ses bus peuvent être compter, désormais, au bout des doigts. Les rares qui continuent à desservir la périphérie de la ville sont hyper surchargés et ces derniers temps, de nombreux cas d’étouffement des enfants et des femmes âgées sont signalés. Faute mieux, ces bus ont également opté pour l’odieux système des démi-terrain. Pour le cas par exemple des quartiers sud de Brazzaville, au lieu de la gare ferroviaire, ces bus dorénavant s’arrêtent à l’institut français du Congo, ex centre culturel français (CCF).

Du côté des transports privés, tous les coups sont permis. A défaut du ticket qui est multiplié par 2 voire 3, les clients doivent subir leur caprice. L’itinéraire habituel, quartiers périphériques-marché total, est saucissonné en divers morceaux. Pour un client qui quitte le centre-ville pour le quartier Ngamakosso, il doit blinder sa poche. De la gare ferroviaire, au centre-ville, à Mampassi, 5ème -ème arrondissement de Brazzaville, il doit prendre une nouvelle correspondance. De Mampassi au marché Ngamakosso, le client est soumis à un autre démi-terrain. Et là jusqu’au péage (ex-péage de Kintélé), il doit encore fouiller sa poche pour payer son ticket de transport.

Le client qui quitte le marché total, par exemple, dans la périphérie sud, est soumis au même caprice des bus et taxis-bus privés. Le premier itinéraire s’arrête au marché Madibou et de là, il doit encore mettre la main dans sa poche pour payer un autre ticket qui l’emmène au km 17. Pour arriver à Nganga Lingolo, ce client est encore taxé. Sur l’axe Marché total-Mayanga, à défaut des démi-terrain, le prix varie en fonction des heures de pointe : 400 à 500 francs CFA de 7h à 9h du matin, 250 à 300 fancs CFA de 10h à 12h et 200  francs CFA le reste de la journée, pour les personnes qui quittent la périphérie.

L’addition serait très salée, si et seulement si, les transports par pirogue, surtout pour les usagers de la périphérie sud, n’ont pas repris leur droit sur la rivière Djoué. Là aussi, il y a une véritable inquiétude : la vétusté des pirogues. Parfois, ces pirogues sont envahies par l’eau en pleine traversée. Une épreuve difficile si le piroguier est seul. Dans ce cas, les clients sont parfois obligés de se mettre à l’œuvre, par les moyens du bord, pour dégager l’eau de la pirogue.

          Le train, une véritable solution pour désengorger la ville

Au regard de toutes ces difficultés, les pouvoirs publics ont l’obligation de regarder la question des transports avec acuité. Certains spécialistes et experts dans ce domaine ont toujours plaidé pour le transport en masse. Et les pays qui l’ont compris misent désormais sur le transport ferroviaire. Mais sauf qu’au Congo, ce secteur est relégué au second plan. Par exemple, les habitants du quartier Mayanga, qui exercent au centre-ville, ne sont pas obligés de prendre les bus et taxis-bus pour regagner leurs maisons. Depuis la gare ferroviaire, ils prennent le train jusqu’à la gare PK et de là, ils sautent sur la pirogue pour atteindre Moussosso.

Aussi, le projet sur le pont du Djoué au niveau du quartier Moussosso pourrait permettre de désengorger l’unique sortie sud, c’est-à dire le pont du Djoué. Avec ce nouveau pont, un passager peut quitter Kintélé jusqu’à Goma-Tsé-Tsé, en passant par Moungali, Kinsoundi et Mayanga.

A noter que, la démographie congolaise est galopante. Chaque jour qui passe de nouveaux quartiers naissent, sauf que les politiques de développement mises en œuvre ne semblent pas être en adéquation avec l’évolution de la population. Le Congo devrait s’inspirer des pays qui ont mis un accent particulier sur le transport des masses pour essayer de juguler les questions liées au demi-terrain, au coût exorbitant des transports et aux caprices des transporteurs privés auxquelles les populations de la périphérie de Brazzaville font face.

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