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Sauvons nos quartiers
21 janvier 2023

Afrique : l'étape du voyage du pape à l'est de la RDC supprimée

Durant  son voyage en RDC, du 31 au 3 février 2023,  le pape François ne se rendra plus à l'est de la RDC comme initialement prévu. Cette étape, selon des sources pontificales, a été supprimée pour des raisons sécuritaires.

Felix Tshisekedi et papea françois

                         Felix Tshisekedi reçu par le pape François, le 20 janvier 2020, au Vatican

Le 15 janvier dernier, soit 16 jours avant l'arrivée du souverain pontife en RDC, l'est de ce pays a été secoué par un attentat terroriste. La cible des terroristes était une église pentecôtiste de Kasindi, uencommune rurale située dans le territoire de Beni, au nord-est de la RDC, dans la zone très sensible du nord-Kivu frontalière de l'Ouganda. Le bilan a été lourd :   au moins 10 morts et une quarantaine de blessés. L’attentat  a été attribué aux terroristes d’ADF/MTM.  Pour l’évêque de Butembo-Beni, Mgr Melchisédech Sikuli, la région n’a en réalité pas connu la paix depuis la fin du règne du maréchal Mobutu, en 1997.

Dans le premier programme du voyage en RDC, prévu originellement en juillet 2022, le pape François devait se rendre à Goma, pour rencontrer des victimes des violences et célébrer une messe dans un camp de déplacés. Pour des raisons de sécurité et de santé, ce déplacement a été annulé. Dans le nouveau programme, cette étape à l’est du pays a été supprimée.

« Ce fut une grande déception évidemment », souffle Mgr Sikuli, qui tempère toutefois. « Ce sera quand même un réconfort de le voir à Kinshasa. Nous attendons le pape depuis 37 ans , la dernière venue de Jean-Paul II. Je suis certain qu’il ne manquera pas d’évoquer le défi de la sécurité et de la réconciliation dans notre région », assure-t-il.

Le pape, qui – selon I.MEDIA– tenait fermement à se rendre à Goma, a finalement insisté pour intégrer dans le deuxième programme une rencontre avec les victimes des violences du Nord-Kivu. Selon nos informations, ils devraient être une cinquantaine en tout à retrouver le pape à la nonciature de Kinshasa, des femmes violées, des hommes mutilés, des ex-enfants soldats ou travaillant dans les mines.

« Notre diocèse emmène une dizaine d’enfants dont les parents ont été égorgés devant eux. C’est un petit échantillon des 800 écoliers orphelins que le diocèse, avec des organisations caritatives, soutient », explique l’évêque.

                                       Les "égorgeurs" vivement condamnés par le pape

Difficile pour lui de déterminer précisément qui se cache derrière ceux que tous surnomment « les égorgeurs ». « C’est un mélange : il y a des Ougandais, qui prennent la RDC comme une base arrière pour leur rébellion, des Rwandais, arrivés avec le génocide, des Tanzaniens ou encore des Arabes », énumère-t-il.

À la question de savoir pourquoi la communauté internationale ne fait rien pour enrayer les violences et mettre au pas les groupes rebelles, le prélat ne se fait pas d’illusion. « La région est riche en minerais, en coltan notamment, en fer, en pétrole. On sait que les puissances occidentales, par acteurs interposés, viennent se fournir ici. Elles n’ont pas intérêt à ce que la situation change », accuse-t-il, rapportant qu’un trafic de matières premières, et d’or notamment, existe à la frontière avec le Rwanda.

« Le pape a raison de dénoncer l’exploitation de l’Afrique par les puissances occidentales », insiste-t-il. Lors de son périple en RDC, il est probable que le pontife argentin condamne à nouveau ce commerce. D’ailleurs, dans un entretien avec Mundo Negro publié le 13 janvier dernier, le chef de l’Église catholique a encore déploré cette « idée que l’Afrique existe pour être exploitée » ; une idée « injuste » et pourtant présente dans « l’inconscient collectif de nombreuses personnes ».

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