Tchad : l'importation d'une Toyota V8 taxée à 25 millions de Fcfa
Une vue partielle de la V8 (photo Alwihdainfo.com)
Le gouvernement tchadien passe à la vitesse supérieure pour renflouer les caisses de l'Etat en 2023. Les grosses cylindrés et les véhicules de luxe sont dans l'oeil du cyclone et leur importation coûte désormais les yeux de la tête. Une taxation lourde qui ne manquera certainement pas de susciter de vives réactions de la part des VIP qui affectionnent ce genre de véhicule dernier cri et très chouchoutés par les Nana Benz.
En effet , les véhicules neufs les plus chers, tels que le Land Cruiser V8, Lexus V8 et Nissan Patron, auront des droits et taxes de 25 millions FCFA. Les véhicules de milieu de gamme tels que le Prado et le Hartop SW auront des droits et taxes de 6 millions FCFA. Les véhicules de tourisme tels que la Camry, le Rav4 et le Suzuki auront des droits et taxes de 4 millions FCFA. Les véhicules moins chers, tels que la Corolla et les Hilux simple cabine, auront des droits et taxes de 3 millions FCFA.
Les véhicules d'occasion de 10 ans et plus auront des droits et taxes plus faibles. Les minibus, camions, remorques, autobus et tracteurs routiers auront des droits et taxes compris entre 500 000 FCFA et 1 million FCFA. Les véhicules seront évalués en fonction de leur date de première mise en circulation et les droits et taxes seront calculés en conséquence.
Pour les véhicules de moins de 10 ans, il est prévu un abattement de 70% de la valeur pour la mise à la consommation des véhicules selon l'année de première mise en circulation.
Cet arrêté vise à réglementer l'importation de véhicules neufs et d'occasion et à favoriser une concurrence équitable sur le marché tchadien. Les acheteurs de véhicules neufs et d'occasion devraient tenir compte de ces nouvelles taxes lors de l'achat de leur véhicule.
14 millions de véhicules exportés entre 2015 et 2018
Le rapport du programme des Nations Unies pour l'environnement 'PNUE) sur les véhicules d'occasion publié en 2020 montre qu’entre 2015 et 2018, quatorze millions de véhicules légers d’occasion ont été exportés dans le monde. Environ 80 % de ces exportations ont été effectuées vers des pays à faible et moyen revenu, dont plus de la moitié vers l’Afrique.
Des millions de voitures, fourgonnettes et minibus d’occasion de piètre qualité sont exportées depuis l’Europe, les États-Unis et le Japon vers les pays en développement. Cela contribue de manière significative à la pollution atmosphérique et entrave les efforts visant à atténuer les effets du changement climatique, indique ce rapport du PNUE
Le rapport constate que les pays africains ont importé le plus grand nombre de véhicules d'occasion (40 %) au cours de la période étudiée, suivis par les pays d'Europe de l'Est (24 %), d'Asie-Pacifique (15 %), du Moyen-Orient (12 %) et d'Amérique latine (9 %). Une étude récente menée par les Pays-Bas sur leurs exportations a révélé que la plupart de ces véhicules ne possédaient pas de certificat de contrôle technique valide au moment de l'exportation.
La plupart des véhicules avaient entre 16 et 20 ans, et la plupart étaient en dessous des normes d'émission EURO4 de l'Union européenne pour les véhicules. Par exemple, l’âge moyen des véhicules d'occasion exportés vers la Gambie était proche de 19 ans, tandis qu'un quart des véhicules d'occasion exportés vers le Nigeria avaient presque 20 ans.